jeudi 5 juillet 2012

Fièvre aphteuse Une stratégie mondiale qui doit servir pour d'autres maladies animales (FAO/OIE)

Plus de 100 nations ont approuvé vendredi à Bangkok (Thaïlande) une nouvelle stratégie mondiale pour lutter contre la fièvre aphteuse. Elle doit ensuite pouvoir s'appliquer aux autres maladies animales, le tout « au service des agriculteurs et des consommateurs », selon un communiqué de la FAO et de l'OIE à l'issue de la Conférence mondiale sur la lutte contre la fièvre aphteuse, qui a eu lieu du 27 au 29 juin 2012.

La stratégie mondiale doit permettre de maîtriser la fièvre aphteuse dans la plupart des pays, voire son élimination dans certains, expliquent la FAO et l'OIE. Elle doit favoriser l'amélioration des services vétérinaires et de leurs infrastructures, et autoriser une meilleure prévention et lutte contre d'autres grandes maladies du bétail.

Si les pays en développement et leurs petits agriculteurs sont souvent les plus durement frappés par la fièvre aphteuse, « une maladie virale extrêmement contagieuse qui touche plusieurs catégories d'animaux » (1), rappelle le communiqué des deux organisations, la maladie qui occasionnent 5 milliards de dollars de pertes annuelles dans le monde impacte également les pays développés comme la France par le biais des importations. « Ses effets se transmettent jusqu'aux consommateurs qui sont confrontés à des hausses des prix du lait, de la viande et d'autres denrées alimentaires », précisent la FAO et l'OIE.


En bref, ces mesures concernent tout le monde.

Ainsi, « la stratégie mondiale élaborée par la FAO et l'OIE émet des recommandations à l‘intention des pays en matière de lutte contre les foyers de fièvre aphteuse, et leur permet de prendre des mesures précoces pour empêcher la maladie de se propager aux exploitations et communautés voisines ou de franchir les frontières ». Elle s'inscrit dans un contexte d'anticipation de l'augmentation de la production d'origine animale dans les années à venir et à « l'intensification du commerce transfrontalier » pour nourrir une population mondiale en pleine croissance.


La stratégie mondiale prévoit de promouvoir et de renforcer la lutte contre la fièvre aphteuse avec pour objectif le statut « indemne de fièvre aphteuse », qui ne concerne, à l'heure actuelle, que 66 États membres de l'OIE sur 178. L'OIE devra donner sa reconnaissance officielle aux programmes nationaux de lutte.

Les 100 pays signataires devront améliorer leurs services vétérinaires pour les mettre en conformité avec les normes de qualité de l'OIE, ce qui devraient par ailleurs leur permettre de mieux combattre et prévenir d'autres grandes maladies frappant le bétail et d'autres animaux, ajoute le communiqué.

La stratégie mondiale prévoit en outre la création de banques de vaccins régionales et de centres de contrôle de qualité pour les pays en développement. Parmi les autres mesures figurent une meilleure efficacité des systèmes de surveillance, des capacités des laboratoires, du contrôle de qualité des vaccins et du contrôle des déplacements des animaux.

« La stratégie aura un impact significatif en atténuant les ravages causés par la maladie et en améliorant la réponse des pays face à de nombreuses autres maladies, dont certaines affectent directement la santé de l'homme », souligne le communiqué. Par ailleurs, « une lutte mondiale est dans l'intérêt des pays libérés de la fièvre aphteuse en empêchant sa réintroduction sur leur territoire », a affirmé le directeur général de l'OIE, Bernard Vallat, lors de la conférence.

Mais « pour garantir le succès de la stratégie mondiale, le partenariat entre la FAO et l'OIE ne suffit pas. Il faut la participation des producteurs et des secteurs de la commercialisation, ainsi que celle des services vétérinaires, des sociétés pharmaceutiques et des fabricants de vaccins, sans compter l'appui soutenu des institutions de financement et la générosité des bailleurs de fonds », a prévenu le sous-directeur général de la FAO Hiroyuki Konuma, lors de cette conférence.

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(1) La fièvre aphteuse peut toucher les bovins, porcins, ovins, caprins et autres ruminants, ainsi qu'un certain nombre d'espèces sauvages, rappellent la FAO et l'OIE.

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