mardi 12 juin 2012

Le parasite Varroa, une menace majeure pour les abeilles

Le parasite Varroa, une menace majeure pour les abeilles


Frelon asiatique, herbicides, OGM et maintenant acariens. Les abeilles sont décidément menacées de toutes parts.
Une étude de chercheurs américains et britanniques est venue rappeler les ravages provoqués par le parasite Varroa, lequel décimerait actuellement les populations d’abeilles. Transmis par les acariens, il serait selon eux responsable de la mort de millions d’individus. Le parasite agit en fait comme un réservoir viral et incubateur facilitant la pandémie de la maladie chez les petites pollinisatrices. Le fait que le virus se répande directement dans le sang des abeilles rompt en outre les « barrières immunitaires » qui limitent la transmission à leurs congénères, favorisant ainsi une propagation rapide de la souche virale.
Le rapport publié dans la revue américaine Science a été menée par des chercheurs des universités de Sheffield (Grande-Bretagne) et d’Hawaï et révèle que le virus multiplie sa présence dans les ruches entre 10 et… 100 %. La souche virale pourrait bien être en grande partie responsable du phénomène « CCD », ou« Collony Collapse Disorder », étudié depuis 2005 et qui aurait déjà entraîné la disparition de millions d’abeilles adultes dans les ruches.
Les abeilles déjà menacées par la pollution et les pesticides
Payant un lourd tribut à l’utilisation abondante des pesticides et à la pollution, lesabeilles n’avaient aucunement besoin du Varroa. Soulignons également que des chercheurs français et britanniques ont démontré fin mars que l’utilisation duThiamethoxam – un pesticide pourtant très répandu depuis 1990 – perturbe gravement leur système nerveux.
La piqûre de rappel de leurs collègues américains et britanniques, elle, s’imposait étant donné l’importance des apidés dans la biodiversité. Ils peuvent se passer des hommes, mais ce n’est pas réciproque…

Consommation durable : le signal prix est indispensable pour un changement de comportement

Le confort serait-il l'ennemi de l'environnement ? Pour les Français, la contrainte financière ou les incitations sont déterminantes dans l'adoption de comportements vertueux. En revanche, si leur bourse n'est pas touchée, le confort est privilégié.


Consommation durable : le signal prix est indispensable pour un changement de comportement


Si les Français se disent de plus en plus sensibles à l'environnement, dans la pratique, certainscomportements ont la vie dure. Le tri des déchets est très ancré, le choix d'une meilleure consommationprogresse, la lutte contre le gaspillage aussi. En revanche, la dépendance à l'automobile reste forte. Pour les économies d'eau et d'énergie, le critère financier est déterminant pour changer les comportements.

 
Les pratiques environnementales des Français en chiffres0,5 % utilisent le solaire thermique,
9 % possèdent un système de climatisation,
32 % possèdent au moins deux voitures,
34 % produisent et consomment leurs propres légumes,
44 % ont acheté au cours du dernier mois des produits bio,
60 % utilisent exclusivement leur voiture pour aller travailler,
68 % utilisent exclusivement leur voiture pour faire leurs courses alimentaires,
68 % trient le verre usagé, les emballages, les plastiques, le papier et les déchets alimentaires,
74 % ont fait attention à la consommation d'énergie lors de l'achat d'appareils électroménagers,
81 % déclarent éteindre complètement le téléviseur sans le mettre en mode veille,
86 % font attention à la consommation d'eau,
92 % suivent l'évolution de leur facture d'électricité.
 
Globalement, ''le degré d'adoption des pratiques environnementales varie suivant qu'elles s'appliquent aux déplacements, au logement ou aux achats. (…) Selon la situation, des contraintes plus au moins fortes viennent en effet freiner le changement des habitudes'', note le Commissariat général au développement durable (CGDD) dans une étude sur Les perceptions sociales et les pratiques environnementales des Français de 1995 à 2011''.
Consommation d'énergie et chauffage : des pratiques contrastées
Le chauffage représente 69 % de la consommation d'énergie des ménages, la production d'eau chaude 10 %, la cuisson 2 % et l'électricité spécifique 15 %.La consommation d'énergie pour le chauffage est en baisse de 7 % depuis l'année 2000 alors que la consommation d'électricité spécifique augmente de près de 50 % entre 1990 et 2010.
Eteindre la lumière en quittant la pièce, attendre que la charge soit pleine avant d'utiliser la machine à laver ou le lave-vaisselle, ou éteindre les appareils lorsqu'ils ne sont pas utilisés sont des pratiques quasi systématiques (plus de 90 % des enquêtés déclarent le faire toujours ou souvent fin 2010 comme en 2008). En revanche, couper le mode veille des appareils électroniques ou baisser le chauffage pour limiter sa consommation d'énergie sont des pratiques un peu moins fréquentes (respectivement 65 % et 78 % en 2008).
En moyenne, le chauffage d'un logement français est à 20°C, contre 19°C conseillés. Ceux qui disposent d'un chauffage collectif chauffent plus que les autres. Ils sont moins nombreux à effectuer un suivi de leurs consommations, leur facture ne dépendant pas directement de leur propre consommation. Alors que ''les ménages ayant un chauffageindividuel sont directement confrontés au prix de l'énergie et voient leur comportement se traduiredirectement sur leur facture ce qui les incite à être plus attentifs''. Les ménages les plus aisés chauffent généralement davantage, pour des raisons de confort, et ceux ayant fait l'acquisition d'un logement récent également. Enfin, les ménages avec enfants chauffent en moyenne davantage que les autres.
Pour l'eau, le critère financier est également déterminant. ''Les ménages qui paient l'eau en fonction deleur consommation effective sont 65 % à être équipés d'appareils électroménagers à faible consommation d'eau, 70 % à êtres équipés d'une chasse d'eau à plusieurs débits et 49 % à utiliser des robinetteries à débit limité. Ces proportions tombent respectivement à 51 %, 42 % et 30 % pourles ménages qui ne payent pas l'eau sur la base de leur consommation effective'', note le rapport.
Le signal prix est le facteur déterminant
On le voit, le confort pèse beaucoup dans les comportements des Français. Ils ne sont pas prêts à y renoncer pour des questions environnementales, comme le prouve ''le taux d'équipement en climatiseurs, appareils particulièrement énergivores, [qui] a doublé en cinq ans''.
Souvent, le signal prix est l'élément déclencheur. La hausse des coûts de l'énergie et du carburant entraîne des pratiques d'économies tandis que la mise à disposition de produits vertueux à des prix abordables (électroménager, produits bio…) est souvent une condition de leur succès. Seuls ''les plus aisés tiennent plus souvent compte des caractéristiques environnementales des produits, ce qui pourrait s'expliquer par le fait qu'elles jouentaprès le prix sur les choix de consommation''.

La Banque mondiale alerte d'"une crise" de la gestion urbaine des déchets

Un rapport de la Banque mondiale, publié le 6 juin, alerte de l'augmentation de 70% des déchets urbains ménagers dans le monde d'ici 2025 et ses conséquences sur "la forte hausse du coût'' de leur traitement dans les pays à faible revenu.
La Banque mondiale alerte d'"une crise" de la gestion urbaine des déchets


Alors qu'aujourd'hui, trois milliards de citadins génèrent 1,3 milliards de tonnes de déchets solides par an (soit 1,2kg par personne et par jour), ce volume de déchets passera à 2,2 milliards de tonnes en 2025 (soit 1,42 kg/habitant/jour) produits par 4,3 milliards d'habitants dans le monde. Ce qui représente une hausse de 70 % de déchets solides municipaux d'ici 2025 provenant "pour l'essentiel" des villes à forte croissance des pays en développement, estime la Banque mondiale dans un rapport publié mercredi 6 juin.
Le coût de la gestion des déchets municipaux passerait quant à lui de 205 milliards de dollars actuellement à 375 milliards par an. Une hausse des coûts pour limiter ces déchets qui "sera plus vive dans les pays à faible revenu", prévient la Banque mondiale. L'institution financière avertit d'une "crise imminente'' en matière de traitement de ces déchets alors que le niveau de vie général augmente et que les populations urbaines gonflent.
La Chine et l'Europe de l'Est parmi les plus producteurs de déchets
La Chine, devenue en 2004 le premier producteur de déchets devant les Etats-Unis, génère 70% des ordures de la région de l'Asie orientale et du Pacifique. Une région qui produit annuellement environ 270 millions de tonnes de déchets solides. Les pays qui connaissent le plus fort taux de croissance de ces déchets -"similaire à leur taux d'urbanisation et l'augmentation de leur PIB" - se situent en Asie de l'Est (donc y compris la Chine) qui regroupe environ 33% du total des quantités mondiales (avec le Sud de l'Asie), mais aussi en Europe de l'Est et dans certaines zones du Moyen-Orient, souligne-t-elle. 63 millions de tonnes par an de déchets solides étant générés au Moyen Orient et en Afrique du Nord (5% du total).
Les 34 pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dont fait partie l'Union européenne produit quant à eux 572 millions tonnes de déchets urbains par an. Soit 44 % du total au niveau mondial. Or, selon les chiffres d'Eurostat publiés en mars dernier, la mise en déchargereste en moyenne la solution privilégiée pour l'élimination de 38 % des déchets municipaux au niveau de l'Europe des 27. Les pays qui ont eu le plus souvent recours à cette pratique sont la Bulgarie (100 %), la Roumanie (99 %), la Lituanie (94 %) et la Lettonie (91 %), derniers pays entrés dans l'UE issus de l'Europe de l'Est…
Il existe une corrélation directe entre le niveau de revenu par habitant dans les villes et la quantité de déchets générée, rappelle la Banque mondiale. En général, lorsqu'un pays s'urbanise et que la population s'enrichit, la consommation de matières inorganiques (comme le plastique, le papier, le verre et l'aluminium) s'accroît. Tandis que la part des matières organiques diminue.
Si le problème n'est pas nouveau, ''il prend de l'ampleur chaque jour'', souligne la Banque mondiale qui appelle à inverser la tendance de manière "urgente" en particulier "dans les villes en expansion rapide despays à faible revenu", a déclaré Rachel Kyte, vice-présidente pour le développement durable à la Banque mondiale. ''Les problèmes liés aux déchets urbains solides vont être gigantesques, aussi importants, sinon plus, que ceux que nous connaissons actuellement en raison du changement climatique. Ce rapport doit être considéré comme un puissant signal d'alarme pour les décideurs dans le monde entier", ajoute Dan Hoornwegt, coauteur du rapport et spécialiste au sein du département "Economie et développement urbain" de la Banque.
Des taxes pour favoriser le recyclage
Sans surprise… les auteurs appellent donc les maires des villes à mettre en place un véritable plan intégré de gestion de ces déchets afin de réduire leur production et d'augmenter le recyclage et le compostage. "Ce plan doit impérativement s'appuyer sur une consultation et une participation de toutes les parties prenantes. Il doit aussi nécessairement prendre en compte les aspects de santé publique et de protection de l'environnement", estiment-ils. D'autant que les déchets ménagers représenteraient près de 5 % du total des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES). Les décharges génèrent par exemple 12 % de la totalité des émissions mondiales de méthane, selon leurs estimations.
Parmi les pistes de recommandations formulées par la Banque mondiale : les instruments économiques incitatifs pour développer le recyclage déjà mis en avant par la Commission européenne dans un récent rapport sur le sujet. Les auteurs proposent d'instaurer des mécanismes de prix (taxes sur les produits) afin"d'encourager" les éco-consommateurs. Figure aussi la mise en place de redevances liées à la quantité de déchets''avec par exemple une taxe plus faible pour les consommateurs qui trient les produits recyclables''. Est également recommandée la définition de politiques d'achat et des prix préférentiels qui "stimulent la demande de produits fabriqués à partir de déchets ménagers recyclés" et l'éco-conception.
Consommation durable : le signal prix est indispensable pour un changement de comportement(article paru le 28/10/2011)Le confort serait-il l'ennemi de l'environnement ? Pour les Français, la contrainte financière ou les incitations sont déterminantes dans l'adoption de comportements vertueux. En revanche, si leur bourse n'est pas touchée, le confort est privilégié.Lire la news

L’agriculture au carrefour des crisese: zoom sur la réforme de la PAC 2013




L’agriculture au carrefour des crisese: zoom sur la réforme de la PAC 2013

Réforme de la PAC 2013: Regard critique sur les propositions de la Commission
Si l’agriculture ne représente qu’un faible pourcentage du PIB de l’UE, elle fournit néanmoins de l’emploi à près de 40 millions de citoyens européens[1] et couvre plus  de la moitié du territoire de l’UE[2], ce qui la place au rang de principale gestionnaire de nos ressources naturelles. Par ailleurs, l’agriculture revêt une importance cruciale pour la vitalité de nos zones rurales et joue un rôle social majeur en matière de santé publique. Enfin, c’est elle qui répond à l’un de nos besoins humains les plus fondamentaux – l’alimentation. Pour toutes ces raisons, et parce que le modèle agricole dominant nous conduit droit dans le mur, les enjeux liés à la réforme de la Politique Agricole Commune (PAC) en 2013 sont colossaux. Cette réforme nous donne l’opportunité d’inverser la tendance et de changer de cap comme en appelle José Bové dans son dernier ouvrage[3].
La réforme de la PACse dessine parallèlement aux négociations sur le budget de l’UE pour la prochaine période financière, 2014-2020. Cette concordance de calendrier n’est pas une coïncidence; le premier débat étant hautement conditionné par le second. En effet, qui dit remaniement budgétaire, dit opportunité de rebattre les cartes d’une politique que l’on critique souvent pour son conservatisme  et sa « dépendance au sentier »[1]. Opérer une « grande » réforme dela PAC (par opposition à certaines réformes à mi-chemin d’une période financière, comme le bilan de santé en 2008) en même temps que la redéfinition de son budget n’est donc pas un hasard.
La pression budgétaire est identifiée par les spécialistes des politiques publiques comme un moteur de changement, pouvant provoquer des réformes substantielles. Ceci est d’autant plus vrai pour la PACqui représente encore aujourd’hui près de 40% du budget total de la l’UE. Une part budgétaire qui, en plein contexte d’austérité, est de plus en plus difficile à justifier aux yeux du contribuable. Malgré la forte promiscuité entre ces deux débats, la dimension budgétaire n’est pas la seule à conditionner la réforme de la PAC. D’autresfacteurs institutionnels, politiques et socio-économiques en influencent également la portée. Parmi les plus importants on notera: l’extension de la co-décision[2] àla PAC, la participation des 12 nouveaux Etats Membres à la réforme, l’envolée des prix des denrées alimentaires, la demande croissante en provenance des pays émergents, la volatilité des marchés, la baisse inexorable du nombre d’agriculteurs en Europe, le changement climatique et la raréfaction des ressources, l’érosion génétique etc. Autant de facteurs que la réforme dela PAC ne pourrait ignorer.
Pour lire la note en entier: