vendredi 27 avril 2012

Maladies du blé tendre


La septoriose progresse à la faveur des pluies d’avril et mai

La septoriose est l’un des principaux bioagresseurs du blé fortement préjudiciable. Cette maladie causée par l’agent pathogène Mycosphaerella graminicola (anamorph Septoria tritici) peut entraîner d’importantes pertes de rendement. Sa nuisibilité moyenne interannuelle est de 17 q/ha mais les dégâts peuvent s’élever jusqu’à 50 % dans les situations les plus exposées.

La septoriose se reconnaît grâce aux taches présentes sur le feuillage. Elles peuvent être blanches et allongées ou brunes, de formes ovales ou rectangulaires. Au sein de ces taches, des pycnides noires (petits points noirs très visibles) sont présents et caractéristiques  de la maladie.

Un champignon qui se propage via les éclaboussures de pluie

A la faveur de l’humidité ambiante ou de pluies, les pycnides se gorgent d’eau, gonflent, et les spores sont expulsées sous forme de gelée sporifère transparente appelée « cirrhe ». Celles-ci sont alors disséminées vers les feuilles supérieures via les éclaboussures de pluie. La progression de la maladie se fait donc de la base vers le haut de la plante, les pluies sont le moteur de l’épidémie.

La variété est le premier moyen de lutte agronomique pour maîtriser la septoriose

Différentes méthodes de lutte peuvent être mises en œuvre pour limiter les contaminations deSeptoria tritici. Le choix variétal constitue le levier le plus efficace de la lutte agronomique. Le choix d’une variété tolérante à la septoriose permet d’abaisser la pression parasitaire et donc la nuisibilité Cependant, l’efficacité n’est que partielle et la variété résistante à toutes les maladies n’existe pas !

Figure n°1 : Niveau de résistance des variétés de blé tendre à la septoriose

niveaux de resistance des differentes varietes de ble tendre a la septoriose

Cliquer sur l'image pour l'agrandir

D’autres facteurs agronomiques influencent secondairement la pression parasitaire et peuvent être utilisés en combinaison du choix variétal. Le choix de la date de semis pèse également dans la gestion du risque septoriose. Ainsi, des blés semés tardivement sont en général moins touchés car ils échappent aux premières contaminations par voie ascosporée. L’inoculum est alors moins important en sortie d’hiver. Eviter les semis trop précoces (fin septembre) permet de limiter le développement de la septoriose, tout en préservant la productivité.

Pour la septoriose, les densités élevées sont associées à une plus forte pression de la maladie mais leur effet reste irrégulier.  À   l'inverse, les très faibles densités peuvent limiter la pression de maladie, mais aussi affecter le rendement. Un compromis est à trouver et a minima les densités excessives sont à éviter.
Enfin, d’une manière générale la succession blé sur blé et la présence de résidus en surface pourrait favoriser la maladie. Toutefois, à la différence du piétin-verse, la septoriose n’est pas une maladie à caractère parcellaire et pour laquelle l’inoculum initial pourrait être limitant.

La période de prise en compte de la septoriose démarre au stade 2 noeuds

A partir du stade 2 noeuds, observer la F2 du moment (F4 définitive) sur une vingtaine de plantes, en ne comptant que les feuilles déployées. A partir du stade dernière feuille pointante, observer la F3 déployée du moment (F4 définitive).
  • Pour les variétés sensibles (notes 4 à 6): si plus de 20% des feuilles observées présentent des taches de septoriose, réaliser un traitement avant les prochaines pluies.
  • Pour les variétés peu sensibles (notes 7) : le seuil de feuilles atteintes est modifié à 50%.

Figure n°2 : Seuils d'intervention de la septoriose pour le blé tendre

seuils de declenchement de traitement de la septoriose sur ble tendre

Mots-clés

Toxicologie des produits phytosanitaires


Toxicologie des produits phytosanitaires
 CC CORROSIF
 EE EXPLOSIF
 FF FACILEMENT INFLAMMABLE
 F+F+ EXTREMEMENT INFLAMMABLE
 NN DANGEREUX POUR L'ENVIRONNEMENT
 OO COMBURANT
 TT TOXIQUE
 T+T+ TRES TOXIQUE
 XIXI IRRITANT
 XNXN NOCIF
Local phytosanitaire


Intérêts:
Le stockage des produits phytosanitaires dans un local dédié à cet effet a 4 grands intérêts :
>> Assurer la sécurité et la protection des personnes: un local fermé à clef permet d'éviter tout contact de tiers avec des produits dangereux.
>> Assurer la protection de l'environnement : un stockage en un lieu unique permet de contrôler au mieux toute fuite de produit.
>> Conserver la qualité et de l'efficacité des produits stockés : un stockage à l'abri du gel, de l'humidité et de la chaleur par exemple permet de ne pas altérer la qualité des produits stockés.
>> Gérer au mieux les stocks des différents produits phytosanitaires : un rangement rationnel permet de mieux gérer le stock et d'éviter des confusions à l'utilisation
Obligations et recommandations :
Local
1. Local fermé à clé
Local spécifique aux produits phytosanitaires
La porte doit s'ouvrir vers l'extérieur.
2.Local ventilé et frais.
3.Installation électrique conforme à la norme NF-C 15-100.
4.Numéro d'appel d'urgence visible et liste des produits homologués en stock (à jour).
5.Sol étanche avec récupération des eaux, non glissant et facilement nettoyable.
6.La marchandise ne touche pas le sol.
7.Matières absorbantes (sciure, sable...).
8.Extincteur poudre ABC à l'extérieur.
9.Point d'eau à proximité.
10.Local éloigné des habitations.
11.Interdiction de fumer dans le local.
12.Produits très toxiques dans une armoire fermée à clé ou tout du moins séparés des autres prduits.
13.Produits rangés par famille.
14.Equipement de sécurité à portée de mains (extérieur au local).
15.Etagères fixées en matériaux imperméables.
16.Stocker les produits dangereux à hauteur d'homme.
17. Conserver les produits dans leur emballage d'origine.
Source: Charrière-distribution

Collecte des emballages de produits phytosanitaires
ADIVALOR
Différentes collectes d'emballages de produits phytosanitaires sont réalisées tout au long de l'année par les coopératives agricoles et négoces en coopération avecADIVALOR:
>> EVPP : Emballages Vides de Produits Phytosanitaires
Les emballages doivent être rincés 3 fois et rincés. Les bouchons doivent être séparés.
Les déchets sont incinérés et une énergie est ainsi produite: l'incinération d'un bidon de 5L permet d'alimenter une amploue de 60W pendant 8h.
>> PPNU : Produits Phytosanitaires Non Utilisables
Cette collecte permet de récupérer les produits qui ne sont plus homologués.
Ces différentes collectes permettent de rentrer dans le cadre de la législation car le brûlage des emballages et le dépot de ces derniers aux ordures ménagères est interdit.
Pour en savoir plus sur ces collectes et les dates de ces dernières dans vos régions vous pouvez consulter le site http://www.adivalor.fr

Qu'est ce qu'un pesticide ?

Ethymologiquement un pesticide est un "destructeur de ravageurs"; (de l'anglais: pest = ravageur). Cette expression au départ utilisée pour insecticide s'est ensuite étendue pour désigner l'ensemble des produit antiparasitaire. 

Les pesticides appelés aussi produits phytosanitaires, produits antiparasitaires ou encore produits agropharmaceutiques sont des produits chimiques conçus pour tuer toutes sortes de parasites 
>> les insectes : insecticides
>> les adventices ou mauvaises herbes : herbicides
>> les champignons : fongicides 
>> les rongeurs : rodenticides 
>> les limaces : molluscicides ou anti limaces

Les produits utilisés pour tuer les bactéries et les virus sont également classés parmi les pesticides.



Les pesticides ne sont pas forcément des produits chimiques fabriqués par l’homme, car ils peuvent également fabriqués à partir d'extraits de plantes (ex : extraits de Pyrèthres naturelles)

La définition même d'un pesticide est d'être toxique pour les organismes vivants. Certains pesticides sont sélectifs au sens où ils ne tuent qu'un type de parasite donné. Par exemple, certains herbicides fonctionnent en s'attaquant à la photosynthèse, un processus qui ne se produit que chez les plantes. Néanmoins, le produit chimique utilisé peut avoir différents effets nocifs sur d'autres espèces. Certains pesticides ne sont pas sélectifs et peuvent causer du tort à d'autres organismes comme les animaux de compagnie ou aux humains.

Les pesticides renferment des ingrédients actifs et des ingrédients dits inertes. Les ingrédients actifs sont conçus pour tuer les ennemis, tandis que les ingrédients inactifs sont ajoutés pour diluer ou dissoudre le mélange afin d’en faciliter l’utilisation.

Les phrases de risques des produits phytosanitaires 
Les phrases de risque ("phrases R") sont des indications présentes sur les étiquettes de produits chimiques, qui indiquent les risques encourus lors de leur manipulation. Elles se présentent sous la forme d'un R suivi d’un ou de plusieurs nombres, chacun correspondant à un risque particulier.

Les phrases R :
  1. Explosif à l’état sec.
  2. Risque d’explosion par le choc, la friction, le feu ou d’autres sources d’ignition.
  3. Grand risque d’explosion par le choc, la friction, le feu ou d’autres sources d’ignition.
  4. Forme des composés métalliques très sensibles.
  5. Danger d’explosion sous l’effet de la chaleur.
  6. Danger d’explosion en contact ou sans contact avec l’air.
  7. Peut provoquer un incendie.
  8. Favorise l’inflammation des matières combustibles.
  9. Peut exploser en mélange avec des matières combustibles.
  10. Inflammable.
  11. Facilement inflammable.
  12. Extrêmement inflammable.
  13. le nombre 13 n'est pas attribué
  14. Réagit violemment au contact de l’eau.
  15. Au contact de l’eau, dégage des gaz extrêmement inflammables.
  16. Peut exploser en mélange avec des substances comburantes.
  17. Spontanément inflammable à l’air.
  18. Lors de l’utilisation, formation possible de mélange vapeur-air inflammable/explosif.
  19. Peut former des peroxydes explosifs.
  20. Nocif par inhalation.
  21. Nocif par contact avec la peau.
  22. Nocif en cas d’ingestion.
  23. Toxique par inhalation.
  24. Toxique par contact avec la peau.
  25. Toxique en cas d’ingestion.
  26. Très toxique par inhalation.
  27. Très toxique par contact avec la peau.
  28. Très toxique en cas d’ingestion.
  29. Au contact de l’eau dégage des gaz toxiques.
  30. Peut devenir facilement inflammable pendant l’utilisation.
  31. Au contact d’un acide, dégage un gaz toxique.
  32. Au contact d’un acide, dégage un gaz très toxique.
  33. Danger d’effets cumulatifs.
  34. Provoque des brûlures.
  35. Provoque de graves brûlures.
  36. Irritant pour les yeux.
  37. Irritant pour les voies respiratoires.
  38. Irritant pour la peau.
  39. Danger d’effets irréversibles très graves.
  40. Effet cancérogène suspecté : preuves insuffisantes.
  41. Risque de lésions oculaires graves.
  42. Peut entraîner une sensibilisation par inhalation.
  43. Peut entraîner une sensibilisation par contact avec la peau.
  44. Risque d’explosion si chauffé en ambiance confinée.
  45. Peut causer le cancer.
  46. Peut provoquer des altérations génétiques héréditaires.
  47. le nombre 47 n'est pas attribué
  48. Risque d’effets graves pour la santé en cas d’exposition prolongée.
  49. Peut causer le cancer par inhalation.
  50. Très toxique pour les organismes aquatiques.
  51. Toxique pour les organismes aquatiques.
  52. Nocif pour les organismes aquatiques.
  53. Peut entraîner des effets néfastes à long terme pour l’environnement aquatique.
  54. Toxique pour la flore.
  55. Toxique pour la faune.
  56. Toxique pour les organismes du sol.
  57. Toxique pour les abeilles.
  58. Peut entraîner des effets néfastes à long terme pour l’environnement.
  59. Dangereux pour la couche d’ozone.
  60. Peut altérer la fertilité.
  61. Risque pendant la grossesse d’effets néfastes pour l’enfant.
  62. Risque possible d’altération de la fertilité.
  63. Risque possible pendant la grossesse d’effets néfastes pour l’enfant.
  64. Risque possible pour les bébés nourris au lait maternel.
  65. Nocif : peut provoquer une atteinte des poumons en cas d’ingestion.
  66. L’exposition répétée peut provoquer dessèchement ou gerçures de la peau.
  67. L’inhalation de vapeurs peut provoquer somnolence et vertiges.
  68. Possibilité d'effets irréversibles.
Les combinaisons de phrases R :
R 14/15 : Réagit violemment au contact de l'eau en dégageant des gaz extrêmement inflammables.
R 15/29 : Au contact de l'eau, dégage des gaz toxiques et extrêmement inflammables.
R 20/21 : Nocif par inhalation et par contact avec la peau.
R 20/22 : Nocif par inhalation et par ingestion.
R 20/21/22 : Nocif par inhalation, par contact avec la peau et par ingestion.
R 21/22 : Nocif par contact avec la peau et par ingestion.
R 23/24 : Toxique par inhalation et par ingestion.
R 23/25 : Toxique par inhalation et par ingestion.
R 23/24/25 : Toxique par inhalation, par contact avec la peau et par ingestion.
R 24/25 : Toxique par contact avec la peau et par ingestion.
R 26/27 : Très toxique par inhalation et par contact avec la peau.
R 26/28 : Très toxique par inhalation et par ingestion.
R 26/27/28 : Très toxique par inhalation, par contact avec la peau et par ingestion.
R 27/28 : Très toxique par contact avec la peau et par ingestion.
R 36/37 : Irritant pour les yeux et les voies respiratoires.
R36/38 : Irritant pour les yeux et la peau.
R 36/37/38 : Irritant pour les yeux, les voies respiratoires et la peau.
R 37/38 : Irritant pour les voies respiratoires et la peau.
R 39/23 : Toxique : danger d'effets irréversibles très graves par inhalation.
R 39/24 : Toxique : danger d'effets irréversibles très graves par contact avec la peau.
R 39/25 : Toxique : danger d'effets irréversibles très graves par ingestion.
R39/23/24 : Toxique : danger d'effets irréversibles très graves par inhalation et par contact avec la peau.
R 39/23/25 : Toxique : danger d'effets irréversibles très graves par inhalation et par ingestion.
R 39/24/25 : Toxique : danger d'effets irréversibles très graves par contact avec la peau et par ingestion.
R 39/23/24/25 : Toxique : danger d'effets irréversibles très graves par inhalation, par contact avec la peau et par ingestion.
R 39/26 : Très toxique : dangers d'effets irréversibles très graves par inhalation.
R 39/27 : Très toxique : dangers d'effets irréversibles très graves par contact avec la peau.
R 39/28 : Très toxique : dangers d'effets irréversibles très graves par ingestion.
R 39/26/27 : Très toxique : dangers d'effets irréversibles très graves par inhalation et par contact avec la peau.
R 39/26/28 : Très toxique : dangers d'effets irréversibles très graves par inhalation et par ingestion.
R 39/26/27/28 : Très toxique : dangers d'effets irréversibles très graves par inhalation, par contact avec les yeux et par ingestion.
R 42/43 : Peut entraîner une sensibilisation par inhalation et par contact avec la peau.
R 48/20 : Nocif : risque d'effets graves pour la santé en cas d'exposition prolongée par inhalation.
R 48/21 : Nocif : risque d'effets graves pour la santé en cas d'exposition prolongée par contact avec la peau.
R 48/22 : Nocif : risque d'effets graves pour la santé en cas d'exposition prolongée par ingestion.
R 48/20/21 : Nocif : risque d'effets graves pour la santé en cas d'exposition prolongée par inhalation et par ingestion.
R 48/20/22 : Nocif : risque d'effets graves pour la santé en cas d'exposition prolongée par inhalation et par ingestion.
R 48/21/22 : Nocif : risque d'effets graves pour la santé en cas d'exposition prolongée par contact avec la peau et par ingestion.
R 48/20/21/22 : Nocif : risque d'effets graves pour la santé en cas d'exposition prolongée par inhalation, par contact avec la peau et ingestion.
R 48/23 : Toxique : risque d'effets graves pour la santé en cas d'exposition prolongée par inhalation.
R 48/24 : Toxique : risque d'effets graves pour la santé en cas d'exposition prolongée par contact avec la peau.
R 48/25 : Toxique : risque d'effets graves pour la santé en cas d'exposition prolongée par ingestion.
R 48/23/24 : Toxique : risque d'effets graves pour la santé en cas d'exposition prolongée par inhalation et par contact avec la peau.
R 48/23/25 : Toxique : risque d'effets graves pour la santé en cas d'exposition prolongée par inhalation et par ingestion.
R 48/24/25 : Toxique : risque d'effets graves pour la santé en cas d'exposition prolongée par contact avec la peau et par ingestion.
R 48/23/24/25 : Toxique : risque d'effets graves pour la santé en cas d'exposition prolongée par inhalation, par contact avec la peau et par ingestion.
R 50/53 Très toxique pour les organismes aquatiques, peut entraîner des effets néfastes à long terme pour l'environnement aquatique.
R 51/53 Toxique pour les organismes aquatiques, peut entraîner des effets néfastes à long terme pour l'environnement aquatique.
R 52/53 Nocif pour les organismes aquatiques, peut entraîner des effets néfastes à long terme pour l'environnement aquatique.
R 68/20 Nocif : possibilité d'effets irréversibles par inhalation.
R 68/21 Nocif : possibilité d'effets irréversibles par contact avec la peau.
R 68/22 Nocif : possibilité d'effets irréversibles par ingestion.
R 68/20/21 Nocif : possibilité d'effets irréversibles par inhalation et par contact avec la peau.
R 68/20/22 Nocif : possibilité d'effets irréversibles par inhalation et par ingestion.
R 68/21/22 Nocif : possibilité d'effets irréversibles par contact avec la peau et par ingestion.
R 68/20/21/22 Nocif : possibilité d'effets irréversibles par inhalation, par contact avec la peau et par ingestion.

Agriculture raisonnée : Définition


L'agriculture raisonnée est un mode de production agricole dont le principal objectif est d'optimiser le résultat économique du producteur tout en maîtrisant les quantités d'intrants (en particulier les substances chimiques telles que les engrais ou autres produits phytosanitaires) afin de limiter au maximum leurs impacts négatifs sur l'environnement.

>> Au niveau de la fertilisation, l'agriculture raisonnée a pour objectif d'adapter les apports en éléments fertilisants aux besoins réels des cultures en prenant en compte les éléments déjà présents dans le sol et l'objectif de rendement. Pour cela, un bilan azoté est nécessaire pour connaître la dose réelle d'azote à apporter.

>> Au niveau de la protection des cultures, elle permet de raisonner au mieux les apports de pesticides grâce à des seuils d'intervention, des pièges, des comptages sur le terrain ou encore des modèles de prévision; dans le but de réduire au maximum les résidus de produits phytosanitaires dans le milieu naturel (eau, air, sol, produits alimentaires).
cuvette colza
Ce mode de production nécessite donc un suivi régulier et systématique des cultures et des sols, afin de limiter les usages de produits phytosanitaires ou engrais au strict nécessare.
Ainsi, l'agriculture raisonnée est un mode de production prenant en compte de manière équilibrée les objectifs économiques des producteurs, les attentes des consommateurs et le respect de l'environnement.

En effet, grâce à l'agriculture raisonnée tout le monde s'y retrouve :
>> le producteur réduit ses dépenses liées aux produits phytosanitaires ou autres engrais. De plus, en apportant moins de substances chimiques, l'exploitant se trouve alors moins confronté à ces dernières. Il est alors moins en contact avec elles, ce qui lui permet d'être beaucoup moins exposé à leurs risques à court terme (allergies, intoxications, rougeurs...) mais aussi à plus long terme (risques de cancers en particulier).
>> le consommateur ne peut que mieux s'en porter car il dispose d'aliments moins chargés en résidus de substances chimiques le plus souvent très nocives pour la santé.

Logo FARRE
Depuis 1993, l'association FARRE (Forum de l'Agriculture Raisonnée Respectueuse de l'Environnement) est chargée de développer, coordonner et promouvoir au niveau national l'agriculture raisonnée.
La qualification en tant que exploitation agricole raisonnée est une procédure permettant d'attester qu'une exploitation satisfait aux exigences contenues dans le référentiel nationalde l'agriculture raisonnée défini par le FARRE.
Elle est reconnue par la loi française avec la parution de décrets et arrêtés publiés au journal officiel.
La décision de demander la qualification appartient à l'agriculteur.
Elle est attribuée pour une durée de cinq ans sur décision de l'organisme certificateur après un audit sur place de l'exploitation. Pendant cette période de cinq ans, un contrôle inopiné est réalisé sur les exploitations qualifiées.
Ce dispositif propose à tous les agriculteurs d'adhérer, sur une base volontaire, à une démarche de qualification portant sur une approche globale de leur exploitation.
Une subvention de l'Etat peut être accordée pour inciter les exploitations à s'engager dans le dispositif de l'agriculture raisonnée. Elle permet de prendre en charge une partie des surcoûts liés à l'obtention de cette qaulification.
Cette aide couvre l'ensemble du territoire national. Elle est versée aux exploitations qualifiées au titre de l'agriculture raisonnée, à la date de dépôt de la demande. La qualification est attestée par un organisme certificateur reconnu.

La Protection des Cultures
en Agriculture Raisonnée

En agriculture raisonnée, le producteur raisonne ses pratiques de protection des cultures en favorisant les mesures préventives et les méthodes biologiques. Les produits phytosanitaires ne sont utilisés que si nécessaire, dans le strict respect des bonnes pratiques.


>> Les mesures préventives, prophylactiques et culturales

Le producteur peut avoir recourt à de nombreuses pratiques culturales et prophylactiques pour éviter la prolifération des ennemis (insectes, maladies, mauvaises herbes...).

Les plus courantes sont :
>> L'allongement de la rotation permet des pressions parasitaires plus faibles.
>> L'enfouissement des résidus de cultures permet d'enfouir le stock semencier des mauvaises herbes, d'enterrer l'inoculum de conservation des champignons et de blesser les insectes présents dans le sol.
>> Diminuer les densités de semis et gérer les apports d'azote permettent de réduire les densités de végétations et ainsi de limiter l'appétence des cultures pour les ennemis et de diminuer l'humidité qui est favorable à la plupart des ennemis
>> Choisir des variétés résistantes aux ennemis permet de les contrôler sans pesticides
>> Retarder la date de semis permet une arrivée plus tardive des ennemis et permet alors d'avoir des dégâts beaucoup moins graves.
>> Les méthodes biologiques

Il existe de nombreux "ennemis des ennemis", il sont appelés plus généralement auxiliaires. Ce sont en fait des parasites des ennemis des cultures; ils peuvent soit les manger, sont pondre à l'intérieur, soit leur faire concurrence.

Au niveau des ravageurs, il existe de nombreux auxiliaires tels que les coccinelles et les cécidomyies qui se nourrissent de pucerons, les carabes qui se nourrissent de limaces,
les acariens typhodromes qui se nourrissent des acariens jaunes de la vigne par exemple. Ces auxiliaires sont soit autochtones, soit commercialisés.

Au niveau des maladies, il existe aussi des champignons parasites d'autres champignons. C'est le cas de Coniothyrium minitans qui parasite les sclérotes de Sclerotinia sclerotiorum (sur colza, laitue, tournesol...), commercialisé à travers le produits commercial CONTANS WG.


>> Quand traiter?
En agriculture raisonnée, les traitements chimiques peuvent être possibles, mais ces derniers ne sont effectués qu'en dernier recours et uniquement si nécessaire.

Le risque réellement encouru par la culture est estimé grâce aux observations visuelles sur le terrain, aux pièges et aux conseils techniques afin de décider ou non un traitement.

Il existe ainsi des seuils de risques à partir duquel le traitement chimique devient nécessaire pour contrôler l'ennemi et rentable pour l'agriculteur.
Exemple : Sur colza, pour contrôler les insectes présents tout au long du cycle, une cuvette jaune peut être disposée dans la parcelle afin de suivre les ennemis et de traiter si nécessaire.

Des seuils de traitements sont ainsi définis selon l'ennemi 
:
SemLevB1B2B4B6CDEFG1G2G4Seuil d'intervention
AUTOMNE 
Grosses altises
Psylliodes chrysocephala
           20 à 30 dans la cuvette
Charançon du bourgeon terminal
Ceutorhynchus picitarsis
           Traiter 8 à 10 jours après les avoir détectés dans la cuvette
 
PRINTEMPSCharançon de la tige
Ceutorhynchus napi
          Traiter 8 à 10 jours après les avoir détectés dans la cuvette
Méligèthes
Meligethes aeneus
           
1 par pied au stade D1
2 à 3 par pied au stade E
Charançon des siliques
Ceutorhynchus assimilis
          1 pour 2 pieds
 
Il existe aussi des modèles de prévision permettant de connaître la date exacte à laquelle un traitement sera le plus efficace. Ceci permet un traitement justifié avec souvent des doses diminuées de pesticide mais souvent plus efficaces car les inteventions sont placées au moment idéal.
Exemple: Le modèle PRESEPT est un modèle de prévision développé par la SRPV et diffusé aux agriculteurs à travers les Avertissements Agricoles dans le but de placer idéalement le ou les traitements anti-septoriose (maladie numéro un et incontournable sur blé).


Si le traitement est nécessaire, les spécialités commerciales les moins toxiques doivent être privilégiées pour un meilleur respect de l'environnement.

La Fertilisation
en Agriculture Raisonnée

En agriculture raisonnée, le producteur raisonne ses pratiques de fertilisation en apportant le strict nécessaire selon les besoins de la plante, le type de sol et le climat.
Tout d'abord, il est important de connaître les impacts de la fertilisation sur l'environnement en réalisant :
 >> Un bilan des minéraux (N-P-K) à l'échelle de l'exploitation
 >> Un rendement des éléments minéraux d'après ce bilan
  
Ensuite, il est important de raisonner la fertilisation azotée des cultures en :
 >> Applicant la méthode du bilan azoté prévisionnel
 >> Fractionnant la fertilisation azotée des cultures
  
Enfin, il est aussi important de raisonner la fertilisation phospho-potassique en :
 >> Prenant en compte les 4 critères inportants
 >> Applicant la méthode COMIFER
 >> Choisissant la bonne forme d'engrais
 >> Apportant ces éléments fertilisants à la bonne période