Si les effets bénéfiques des engrais et pesticides ne sont plus à démontrer, leur utilisation pose de sérieux problèmes pour l’environnement et la santé humaine et animale. Les engrais constituent une source de nutriments qui assure à la plante une croissance et une bonne résistance aux maladies. Une fertilisation excessive ou encore maladroite de la part des agriculteurs entraîne la pollution des eaux par une concentration élevée en nitrates et phosphates. Les pesticides (insecticides, fongicides, herbicides) sont utilisés pour lutter contre les mauvaises herbes et pour protéger les récoltes contre les ravageurs mais peuvent traîner des problèmes : l’incapacité de se reproduire normalement chez certaines espèces d’oiseaux, l’introduction de malformations chez le fœtus, la mort d’embryons, l’apparition de certains cancers et enfin, des intoxications mortelles suite au non respect des règles d’utilisation.
Savez-vous que ?
Depuis la découverte des propriétés insecticides du DDT en 1939, celui-ci a été utilisé avec grand succès pour la lutte contre les vecteurs des maladies comme la malaria et le paludisme. Cependant, malgré les services rendus à l’humanité, le DDT, et d’autres organochlorés, se sont montrés les plus nocifs pour l’environnement. En effet, en plus de leur toxicité, ces composés sont très stables et peuvent rester inchangés dans l’environnement pour plusieurs années avec un effet cumulatif.
Vers les années soixante, le fait qui a tiré la sonnette d’alarme des scientifiques est l’amincissement des coquilles d’œufs avec comme conséquence le déclin de certaines populations d’oiseaux. A partir des années soixante dix, plusieurs pays ont été amenés à interdire l’utilisation des organochlorés.
Les insecticides organophosphorés, comme la malathion, ont remplacé les organochlorés. Bien qu’ils soient souvent plus dangereux, ils ont l’avantage d’être dégradés rapidement en produits non toxiques. Ils ne s’accumulent pas dans les chaînes alimentaires, ni dans l’environnement mais, sont souvent à l’origine de la plupart des cas d’intoxications humaines. Des précautions plus strictes doivent être prises lors de la manipulation de ces produits. Les carbamates sont moins toxiques pour les mammifères que les organophosphorés. Ils sont souvent présents dans plusieurs insecticides domestiques. Les carbamates sont, par ailleurs, liés à la catastrophe de Bhopal (Inde) de 1984 qui a fait des milliers de victimes. Les pyréthrinoïdes sont parmi la nouvelle génération d’insecticides de synthèse. Ce sont des analogues de produits naturels extraits de certains végétaux au nom de pyrèthres. Ces produits sont rapidement dégradés dans l’environnement et sont peu toxiques, cependant, ils doivent être manipulés avec précaution.
Quelques chiffres
On évalue à près d’un tiers la fraction des récoltes mondiales qui serait détruire chaque année par des espèces nuisibles. L’organisation Mondiale de la santé (OMS) a estimé que l’utilisation du DDT pour lutter contre les vecteurs de maladies a permis de sauver 25 millions de vies humaines depuis 1945. On estime que la mort d’un animal cible cause la mort de 100 à 300 animaux non visés. Au Maroc, en 1990, la consommation globale des pesticides a atteint les 10.000 tonnes. Cette quantité connaît une augmentation de 10 % par an environ. Ces produits sont faussement appelés par les agriculteurs « médicaments ». Cet amalgame a tendance à minimiser leur danger et à augmenter considérablement la mauvaise utilisation et donc le risque d’intoxication.
A propos des Nitrates et des Phosphates
La contamination des eaux superficielles et profondes par les nitrates est due principalement à l’agriculture. Ces substances ont une toxicité aigue et chronique élevée pour l’homme et les animaux. Elles sont transformées en nitrites qui sont connus pour leur effet cancérigène puissant chez l’homme. Une fois la nappe phréatique contaminée par ces toxiques, il est difficile, voire pratiquement impossible de la décontaminer. La population causée par les phosphates des engrais a des conséquences néfastes, sur l’eutrophisation et la profération d’algues et de végétation aquatiques au niveau des eaux stagnantes ou de réservoirs de retenue, ce qui est à l’origine de nombreux problèmes notamment de mauvais goûts et odeurs des eaux. Cela nécessite un traitement laborieux et coûteux pour rendre ces eaux potables.
Qu’est ce que je peux faire ?
Faire appel à la lutte biologique et aux engrais naturels (fumier) chaque fois que c’est possible. Chercher une alternative comme les produits moins toxiques N’utiliser les pesticides qu’en cas d’extrême nécessité. Lire les notices d’utilisation et les suivre scrupuleusement. Conserver hors de portée des enfants, à l’écart des aliments et boissons y compris ceux pour animaux. Conserver les pesticides uniquement dans les récipients d’origine qui doivent être bien identifiés et fermés. Mettre un pesticide dans une bouteille de soda par exemple peut être la cause d’un désastre. Ne pas réutiliser l’emballage vide. Au moment de l’utilisation d’un pesticide en aérosol, couvrir les mains et éviter de respirer le produit. Ne manger, ne pas boire et ne pas fumer pendant l’utilisation. Se laver les mains après chaque utilisation ou contact avec un pesticide. Ne jamais traiter un endroit où sont stockés les aliments et les ustensiles de cuisine. SUJETS POUR DEBATS ET DISCUSSIONS
Quels critères devrait-on retenir pour considérer qu’un pesticide est dangereux pour la santé humaine ? Si les scientifiques ne connaissent pas tous les risques que l’utilisation des pesticides pour la santé, comment les gouvernements doivent-ils déterminer quel pesticide peut être utilisé ou interdit ?
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